Micronutrition pour les femmes enceintes et allaitantes
Les femmes enceintes et allaitantes
Vous êtes enceinte ou allaitante et vous ne savez pas quels sont vos besoins ? Ou bien, vous envisagez une potentielle grossesse ?
Introduction
Cette période de la vie est marquée par d'importants besoins nutritionnels, non seulement pour votre propre santé, mais aussi pour le développement optimal de votre bébé. Dans cet article, nous explorerons l'impact de la micronutrition pendant la grossesse et l'allaitement, en mettant en lumière les nutriments essentiels pour vous accompagner dans cette aventure extraordinaire.
Que consommer quand on est enceinte ?
Le déséquilibre en micronutriments pendant la grossesse peut entraver la survie du futur nouveau-né, mais aussi affecter la croissance des organes et ainsi provoquer des troubles parfois irréversibles. Les besoins en micronutriments de la femme enceinte augmentent naturellement au cours de la grossesse. La couverture des besoins micro-nutritionnels au cours de la grossesse dépend étroitement des apports alimentaires maternels quotidiens. Néanmoins, en moyenne, 20 à 30% des femmes enceintes présenteraient un déficit en vitamines et environ 75% d’entre elles souffriraient d’au moins une carence en vitamines.
La vitamine B9 ou folates
Les folates, aussi appelés “vitamine B9” ou “acide folique”, ont un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (ADN et ARN) et des acides aminés nécessaires à la croissance cellulaire. C’est pour cette raison qu’ils sont particulièrement importants durant les périodes d’activité métabolique intenses comme celles de la grossesse. De plus, les folates participent à la formation du placenta, du fœtus, de l’utérus et des tissus mammaires. Les folates jouent un rôle clé puisqu’ils permettent le développement du système nerveux, notamment la fermeture du tube neural. De ce fait, les folates disposent d'une allégation de santé indiquant que "Les folates contribuent à la croissance des tissus maternels durant la grossesse". Un statut inadéquat en folates maternels a été associé à un faible poids de naissance du nourrisson, à un accouchement prématuré et à un retard de croissance fœtale [1].
La vitamine A
La vitamine A est indispensable à la différenciation cellulaire du fœtus et joue un rôle clé pour la vision. On la retrouve dans des aliments d’origine animale et notamment dans les abats, le jaune d’œuf et le beurre [2]. Les apports en vitamine A sont légèrement augmentés pendant la grossesse en raison des besoins nécessaires pour le développement des tissus fœtaux et la mise en réserve au niveau du foie de l’enfant. Selon l'ANSES, le BNM passe de 490 μg équivalent rétinol/j pour une femme qui n'est pas enceinte à 540 μg équivalent rétinol/j pour les femmes enceintes [2].
La vitamine D
La vitamine D joue un rôle important dans la minéralisation osseuse du fœtus. Les réserves du nouveau-né sont étroitement liées aux réserves de la mère, il convient d’en contrôler les carences pour optimiser le métabolisme calcique et la formation du squelette chez l’enfant. La vitamine D facilite également le transfert de calcium vers le fœtus. La grossesse augmente les besoins de la femme en vitamine D, surtout au 3ᵉ trimestre car c’est à cette période que le transfert est le plus important.
Le calcium et le phosphore
Le calcium et le phosphore sont 2 minéraux indispensables à la minéralisation du squelette. Les besoins du squelette fœtal sont fortement augmentés au 3ᵉ trimestre. Cette augmentation est compensée dans le cas d’une grossesse normale par une adaptation du métabolisme calcique. Il existe des situations où la supplémentation en calcium est nécessaire pour couvrir les besoins de la mère et de l’enfant. Il s’agit des femmes à risque d’hypertension, des adolescentes, des femmes atteintes de pathologies impactant le métabolisme calcique, mais également en cas de prise de corticoïde et d’héparines au cours de la grossesse.
Le fer
Lors de la grossesse, les besoins en fer sont nettement augmentés. Ceci est lié à l’augmentation de la masse sanguine, à la croissance fœtale et au développement des annexes. La carence en fer pendant la grossesse augmente le risque de mortalité maternelle et infantile, de naissance prématurée et d'insuffisance pondérale à la naissance [1].
L'iode
L’iode est un oligoélément essentiel à l’homéostasie thyroïdienne chez la femme enceinte et le fœtus, particulièrement en fin de grossesse. Les besoins en iode de la femme augmentent d’environ 50 µg/j [2]. Un apport suffisant en iode pendant la grossesse est extrêmement important pour le bon développement du fœtus. Au début de la grossesse, lorsque le développement de la glande thyroïde fœtale est incomplet, le fœtus dépend entièrement de la T4 maternelle et donc de l'apport maternel en iode. La production de T4 augmente d'environ 50 % pendant la grossesse, nécessitant une augmentation de l'apport maternel en iode. Les femmes enceintes doivent veiller à consommer des aliments riches en iode comme les poissons, les crustacés, les produits laitiers et du sel iodé [1]. Une supplémentation peut être envisagée pendant toute la durée de la grossesse dans les cas de situations à risque.
Les acides gras oméga-3
Les oméga-3 ont un rôle tout au long de la grossesse et de la fertilité jusqu’à la naissance. 30 % des oméga-3 qui enrichissent le cerveau du fœtus proviennent du tissu adipeux de la mère. Le développement cérébral et rétinien du fœtus nécessite donc une consommation adéquate d’oméga-3 dès le désir d’enfant et à poursuivre tout au long de la grossesse. De plus, le DHA se met en réserve dans les tissus adipeux du bébé pour terminer le développement cérébral après la naissance. Il existe un déséquilibre notable entre la consommation d’oméga-3 et la consommation d’oméga-6 or, le surdosage des oméga-6 dans l’alimentation maternelle favorise le développement du tissu adipeux du fœtus et risque de favoriser le surpoids voir l’obésité de l’enfant ultérieurement. La consommation de compléments alimentaires riches en oméga-3 est donc utile pendant la grossesse, surtout chez la femme enceinte ne consommant pas de poisson. De plus, l’avantage des compléments est qu’ils sont dépourvus d’agents polluants comme le mercure qui peuvent être présents lors de la consommation de certains poissons.
Que consommer quand on allaite ?
L'allaitement maternel est le mode d'alimentation du nouveau-né par le lait maternel, effectué au sein de la mère. C'est l'aliment principal du nourrisson, et l'allaitement est dit exclusif lorsque l'enfant est nourri uniquement au lait maternel et il est partiel lorsqu'il est associé à une autre alimentation. L'allaitement maternel est essentiel pour assurer un bon développement et une croissance en bonne santé du nourrisson.
La vitamine D
Si la mère a des apports alimentaires faibles en vitamine D, l'enfant allaité pourra présenter un rachitisme, maladie caractérisée par un échec du tissu osseux à se minéraliser correctement, entraînant des os mous et des déformations squelettiques [1]. Peu d'aliments contiennent naturellement de la vitamine D, une supplémentation est donc généralement recommandée chez les enfants allaités.
L'iode
Le besoin en iode augmente pendant la lactation. En conséquence, les femmes allaitantes auraient besoin de 200 µg d'iode par jour [2]. La carence en iode a de multiples effets néfastes sur la croissance et le développement et est la cause la plus courante de déficience intellectuelle [1].
Conclusion
En conclusion, la micronutrition joue un rôle fondamental dans la santé et le bien-être des femmes enceintes et allaitantes, ainsi que dans le développement de leur enfant. Cependant n'oubliez pas que les informations données dans cet article ne remplacent pas l'avis d'un professionnel de santé. Si vous avez des questions, des expériences à partager ou des conseils supplémentaires, n'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous. Et si vous avez trouvé cet article utile, pourquoi ne pas le partager avec vos amis et votre famille ?
Les informations contenues dans cet article sont en grande partie issues d'un chapitre de notre formation sur les compléments alimentaires. Il ne s'agit que d'un aperçu de toutes la micronutrtion, mais aussi nutrition des femmes enceintes et allaitantes. Alors, si vous souhaitez connaître tous les détails, n'hésitez pas à rejoindre la formation !
Références :