Tout savoir sur le CBD !

Le CBD (cannabinol), nouvel or vert de notre décennie !

Introduction

Depuis que les Etats-Unis ont autorisé la production de chanvre à teneur très faible en THC (tétrahydrocannabinol) en 2018, le CBD à le vent en poupe ! En Europe par exemple, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et d’autres pays ont adopté une réglementation autour des produits à base de CBD, mais cette réglementation est nationale et la tolérance ainsi que la sévérité vis-à-vis de celle-ci sont bien différentes d’un pays à l’autre.
Alors, pourquoi cette plante, qui plus est, cette molécule, le CBD, attise tant les convoitises ? Pourquoi la réglementation n’est pas la même partout et pourquoi certains pays ont mis plus de temps que d’autres à autoriser sa commercialisation ?
Ce sont toutes ces questions auxquelles nous allons essayer de répondre tout au long de cet article !

Qu'est-ce que le CBD ?

Peut-être que c’est la forme caractéristique de la feuille verte que vous venez de voir sur la bannière de présentation qui a attisé votre attention ? Ou alors le mot “CBD” que l’on entend de plus en plus notamment sur les réseaux sociaux américains !
Dans tous les cas, si vous avez cliqué et êtes arrivés jusqu’à ces mots, c’est que vous avez un intérêt particulier ou que vous souhaitez tout simplement en apprendre plus sur cette fameuse molécule qui fait tant parler d’elle ! Le CBD, aussi appelé cannabidiol, est un composant de la plante de cannabis (Cannabis sativa). Tout comme son collègue, le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol), le cannabidiol fait partie des molécules dîtes “cannabinoïdes“.
Néanmoins, la particularité du CBD est que, contrairement au THC, il n’a pas d’effet psychoactif et ne donne pas ce fameux effet “planant”. En effet, le CBD permet en fait de bénéficier des propriétés relaxantes du cannabis, mais sans les effets d’addiction, d’accoutumance et surtout, de “défonce” du THC. De plus, de plus en plus d’études sont réalisées afin de mettre en évidence les potentiels effets santé du CBD sur l’organisme comme la diminution des symptômes de l’anxiété, l’amélioration du sommeil, la prévention du diabète ou encore la diminution des douleurs chroniques (arthrose et contractures).

 

En réalité, si l’on confond facilement THC et CBD c’est tout simplement parce que ces deux molécules sont issues de la même plante : le cannabis ! Mais on te résume tout dans ce réel! 

C’est ce problème de confusion qui persiste et qui assombrit la bonne réputation que les chercheurs essayent de donner au CBD.  Or, ce qu’il faut souligner, c’est que la plante de chanvre utilisée pour la production de CBD n’est plus du tout la même que celle utilisée pour la production de cannabis (le stupéfiant). En effet, le chanvre de type sauvage n’est légalement plus autorisé et il n’y a en réalité qu’une certaine variété domestiquée de chanvre qui est autorisée pour la production de produit à base de CBD mais également pour l’utilisation des graines et des autres parties de la plante dans divers domaines tels que la cosmétologie, le textile, l’alimentation, l’industrie du papier etc. Cette forme domestiquée possède en réalité une très faible teneur en THC (généralement inférieure à 0,3%).
Pourtant, le chanvre est une plante très ancienne, cultivée depuis le néolithique par l’Homme pour ses propriétés médicinales  et comme matière première pour le textile. Mais ce n’est que depuis quelques années que l’utilisation du CBD a été légalisée en France pour une production en tant que produit pharmacologique (utilisé en tant que principe actif dans certains médicaments) mais surtout comme complément alimentaire sous diverses formes (huiles, crèmes, infusions, cristaux, capsules et e-liquides).

Que dit la règlementation sur le CBD ?

Un peu d’Histoire … 

Comme expliqué précédemment, le chanvre est une plante originaire d’Asie utilisée et cultivée par l’Homme depuis bien longtemps.
Elle existerait depuis -11000 ans av. J-C selon des études archéologiques mais serait cultivée depuis -7500 ans av JC notamment pour la confection de vêtements.

 

 

Bien que d’anciennes encyclopédies de l’Empereur chinois Shennong parlaient déjà des vertus thérapeutiques du cannabis et de ses effets psychotiques à hautes doses, c’est malheureusement lorsque ses composants cannabinoïdes ont été découverts vers 1940 que ces derniers ont été considérés comme toxiques pour l’homme et sont devenus interdits notamment aux Etats-Unis. Il y a d’ailleurs eu une convention unique sur les stupéfiants, en 1961 proscrivant le cannabis dans tous les pays de l’ONU.
À partir de là, l'idée de pouvoir utiliser ses deux molécules en médecine a été écartée.
Ce n’est qu’à partir des années 60 que les cannabinoïdes ont recommencé à être étudiés. En effet, c’est d’abord le chercheur israélien Raphaël Mechoulam qui a montré les premiers effets bénéfiques pour la santé du THC et du CBD après avoir réussi à les isoler, et ses travaux ont donc été le point de départ sur la réflexion de leur utilisation en pharmacologie. En même temps, on voit apparaître le fameux mouvement hippie qui fait exploser l’usage du cannabis (la drogue) dans tout l’Europe et dans toutes les classes sociales (bien que ce soit toujours illégal).
Suite au chiffre croissant des arrestations et de délits liés de près ou de loin à la drogue, de plus en plus de personnes se sont mises à cultiver leur propre plantation de cannabis (à petite comme à grande échelle) afin d’assurer d’une part la qualité de leur produit, et d’une autre, de sortir du trafic extérieur. Nous sommes alors dans les années 90 !
C’est en 1996 que les choses commencent à bouger ! En effet, la Californie devient le premier état à légaliser l’usage médical du cannabis ! S’en suivra de nombreux autres pays qui “allégeront” les restrictions quant à l’utilisation du cannabis soit pour un usage récréatif soit pour un usage thérapeutique (Canada, Royaume-Uni, Portugal, Alaska, Washington, Oregon …).
Au final, c’est en 2013 que le premier pays légalisant le cannabis (tout usage) voit le jour : l’Uruguay !
En France, c’est en 2015 que le premier médicament à base de CBD a été autorisé : Le Sativex (mais bizarrement, il n’est pas commercialisé en France …) ! Aujourd’hui, la plupart des pays d’Europe ont mis en place une réglementation concernant les produits à base de CBD pour un usage en tant que complément alimentaire. Mais cette réglementation n’est pas la même pour tous les pays et s’avère être bien plus stricte dans certains et bien plus légère dans d’autres.

Un peu de réglementation…

Commençons par le plus large : au niveau mondial !
Il s’avère que de très nombreux pays autorisent le CBD  (Uruguay, Canada, Israël, USA, Afrique du Sud …). Néanmoins, la législation n’est absolument pas la même selon les pays, et même, selon les Etats dans le cas des USA !
Aux Etats-Unis, c’est le 4 décembre 2018 que le président Donald Trump a légalisé au niveau fédéral, la production de chanvre dont la concentration en THC n’excédait pas 0,3%.
En Asie par exemple, aucun pays n’a de législation envers le CBD, il n’y a en réalité aucune mesure officielle de prise sur cette substance. Pourtant, certains pays d’Asie ont des lois très strictes concernant le cannabis ! Il en est de même en Afrique d’ailleurs (sauf pour l’Afrique du Sud). 
En Europe maintenant, la plupart des pays ont adopté le CBD en légiférant sur leur teneur en THC ! Néanmoins, comme au niveau international, il n’existe pas de législation commune à tous les pays membres. En effet, la tolérance vis à vis des taux de THC autorisés n’est pas la même selon les pays. En Suisse par exemple, ce taux est de 1% tandis qu’en Italie il est de 0,6% et en Allemagne c’est 0,3% qui est autorisé (bien que le CBD ne soit pas mentionné dans la loi sur les stupéfiants comme substance soumise à un contrôle). Au Royaume-Uni (même si ils ne font plus vraiment partis de l’UE), le CBD est vendu en tant que complément alimentaire et prescrit sous ordonnance médicale pour des patients atteints de certaines pathologies (ex du Sativex pour la sclérose en plaques). Il en est de même pour la Belgique.
Enfin, concernant notre chère France…
Bien qu’il s’agisse du premier pays consommateur de cannabis d’Europe, la France est le pays le plus strict concernant la législation du CBD ! Les autorités françaises jugent que nous n’avons pas assez de recul sur le CBD pour affirmer qu’il s’agit d’un produit 100% sûr. La loi française interdit le cannabis mais permet l’exception qui autorise l’usage commercial et industriel de variétés de chanvre avec une teneur en THC inférieure à 0,2% via l’arrêté du 22 août 1990. Le CBD n’est pas inclus dans la liste des molécules considérées comme stupéfiantes. Il est donc légal en France. Mais à certaines conditions très strictes ! En effet, en France il est autorisé de n’utiliser que les fibres et les graines de la plante de chanvre pour produire des produits à base de CBD (contrairement à la loi européenne qui considère les autres parties de la plante comme un produit agricole quelconque). 
D’habitude ce sont les anglais qui ne font jamais comme tout le monde, mais cette fois-ci ce sont bien les français ! 
Pour que vous compreniez bien, en France, la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) a dressé 3 conditions pour qu’un produit à base de CBD soit légal :

1. Il doit être issu de variétés de chanvre autorisées (c’est-à-dire contenant moins de 0,2% de THC)
2. Il doit être issu de fibres ou de graines uniquement
3. Il ne doit pas y avoir de THC du tout dans le produit final

C’est à cause de ces 3 conditions que de nombreux shop de CBD ont été perquisitionnés car les commerçants vendaient du CBD sous forme de fleurs ! Or, si on en croit la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), il est interdit pour un pays membre de restreindre l’utilisation de la fleur de chanvre car cela contreviendrait au marché européen.

Le problème de la libre circulation des marchandises en Europe :
Pour vous expliquer un peu le pourquoi du comment, en France il est demandé que les produits à base de CBD proviennent uniquement des fibres et des graines …
Le problème lorsque les fabricants produisent leur CBD à base d’extraits qui proviennent de toute la plante (on appelle ça un “full spectrum”) c’est que le full spectrum contient forcément des traces de THC ….
Or, le produit final ne doit pas du TOUT contenir de THC, non pas pour respecter la loi Européenne qui ne l’interdit pas, mais simplement parce que si jamais un contrôle de police (test salivaire de la route) est exécuté et que vous avez consommé du CBD issu du full spectrum de la plante… Vous avez potentiellement un risque d’être POSITIF !
Il serait fâcheux de perdre son permis de conduire parce que vous avez consommé du CBD …
Normalement, à l’initiative des députés LREM, le gouvernement est censé tenir une “Mission d’informations sur les usages du cannabis” qui permettra de définir les règles claires concernant le CBD en France. Suite à cette mission, la France devrait logiquement se conformer à la législation européenne mais ne demandera probablement pas la légalisation du cannabis récréatif ou un assouplissement de la loi car de nombreux députés, ministres et même le chef de l’Etat sont toujours contre.
Les premières conclusions devraient être données durant le deuxième semestre de l’année 2020 … Affaire à suivre !
UPDATE du 20/11/20 : Une conclusion a été rendue le jeudi 19 novembre 2020 par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Dans l’arrêt prononcé la CJUE dit :
”D’après l’état actuel des connaissances scientifiques, dont il est nécessaire de tenir compte, à la différence du THC, un autre cannabinoïde du chanvre, le CBD en cause n’apparaît pas avoir d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine”.
Maintenant que vous savez que le CBD est légal en France, la question est, comment en trouver et sous quelle forme en consommer ? 

Sous quelles formes existe le CBD ?

 

En réalité, le CBD peut se trouver sous de nombreuses formes, mais il est important de noter que cette molécule est très insoluble dans l’eau ! En revanche, lorsqu’elle est mélangée à des lipides, son absorption est bien meilleure et ses effets sont potentialisés.

 

L’huile de CBD

C’est la forme la plus commercialisée. Comme dit juste avant, la forme complexée à un corps gras permet au CBD d’être correctement assimilé par l’organisme et donc d’avoir des effets bien plus bénéfiques que si vous consommiez le CBD pur. Différents pourcentages en CBD sont proposés allant souvent de 3 à 30%. L’huile de CBD est souvent présentée sous forme de gouttes à verser sous la langue pour une absorption rapide au niveau des muqueuses buccales très vascularisées. C'est le choix que nous avons fait pour notre huile de CBD Labz Nutrition pour vous proposer un produit de qualité. On trouve aussi l’huile à application cutanée en massage (c’est la même huile). Enfin, comme les produits proposés sur le site (Hexa3®) les huiles peuvent aussi être présentées sous forme de spray pour faciliter la prise !

En infusion

Le CBD peut être utilisé sous forme d’infusion à partir des fleurs. Malheureusement comme expliqué dans la partie réglementation, les fleurs ne sont pas vraiment autorisées en France bien qu’aucune loi ne les interdit. Il est conseillé de rajouter une source de lipide (huile de coco) pour une meilleure absorption. Bien évidemment, assurez-vous que la plante dont sont issues les fleurs soient bien issue d’une variété de chanvre contenant une teneur inférieure à 0,2% de THC.

 

Les chewing-gum

 

Le CBD peut également être trouvé sous forme de chewing-gum aromatisé à diffusion lente dans la bouche.

Les gélules de CBD

 

Les capsules de CBD sont des compléments alimentaires à utiliser de manière traditionnelle c’est-à-dire par voie orale. Vérifiez que les capsules contiennent bien une source de lipides afin d’améliorer l’absorption du CBD. Notez néanmoins que sous cette forme, le CBD est moins rapidement absorbé puisqu’il doit d’abord passer par le système digestif avant de pouvoir procurer ses effets. 

 

Les e-liquides

 

À l’heure des cigarettes électroniques, les fabricants de produits à base de CBD ne s’y sont pas manqués ! Aujourd’hui, il est possible de trouver des arômes et des dosages variés. D’après les utilisateurs, le fait de vapoter du CBD les aideraient à se sevrer de la cigarette. C’est une forme très prisée par les consommateurs et surtout par les consommateurs de cannabis à qui cela peut permettre de limiter leur consommation de stupéfiants. 

 

Les cristaux de CBD

Les cristaux de CBD sont la forme la plus pure (à 98% minimum). Ils sont généralement utilisés en cuisine, en e-liquide, en vaporisation ou encore en dilution dans une boisson ou sous la langue.

 

Crèmes

Les crèmes à base de CBD sont utilisées pour des douleurs locales et sont souvent associées à d’autres huiles cosmétiques. Elles sont principalement utilisées pour l’apaisement des douleurs, pour les cas d’eczéma ou encore pour l’acné.

Où trouver des produits de qualité à base de CBD ?

Il est assez facile aujourd’hui de se procurer des produits à base de CBD. Néanmoins, comme tout complément alimentaire, la qualité doit être le seul facteur qui oriente votre choix !
Afin de vous assurer de bénéficier des meilleurs produits à base de CBD, veillez à ce qu’ils respectent les critères suivants (au moins la majorité !) :

1. Le CBD doit être extrait de la seule variété de plante de chanvre autorisée en France  avec une teneur en THC inférieure à 0,2%,
2. Le CBD doit être extrait uniquement de la tige et des graines pour éviter tout risque de présence de THC dans le produit final,
3. Le produit final doit être exempt de THC,
4. Le produit doit contenir une source de lipides afin d’être mieux absorbé par l’organisme,
5. Il est préférable que le produit soit fabriqué à partir de cristaux de CBD pur à 99%,
6. Le fabricant doit pouvoir fournir les analyses et les certificats prouvant de la totale transparence et de la traçabilité de leurs produits,
7. Le processus d’extraction doit être, si possible, le plus doux possible et laissant le moins de résidus (les analyses permettent de le voir),
8. L’usine de production doit pouvoir justifier de leur respect des normes d’hygiène et de traçabilité (normes HACCP par exemple)

Pourquoi les produits doivent impérativement être exempt de toute trace de THC ? (même si la législation Européenne ne l’interdit pas)

Comme expliqué dans la partie réglementation, certains produits au CBD sont issus du full spectrum de la plante (dont les feuilles) ce qui permet de bénéficier des effets d’entourages des autres cannabinoïdes dont le THC ou le CBG. Mais le problème c’est que dans ce cas, vous ne respectez plus la réglementation française qui interdit la consommation de THC.  Dans d’autres pays de l’Union, comme l’Italie ou la République Tchèque, les lois sur le THC sont beaucoup plus permissives et cela permet donc aux extraits full spectrum d’être en vente libre et de circuler librement en Europe, jusqu’en France. Ainsi, certains fabricants peuvent acheter cette matière première pour fabriquer leurs produits à base de CBD.
Le problème est que cela peut potentiellement exposer le consommateur à des problèmes d’ordre judiciaire notamment lors d’un contrôle salivaire sur la route avec un risque d’amende et de retrait de permis pour cause de présence de substance stupéfiante dans le sang (rappelez-vous que le THC peut rester jusqu’à 2 jours dans le sang !).
Il est donc primordial de vérifier les certificats des produits que vous achetez à base de CBD ! 

Comment agît le CBD et quels bénéfices offre t-il ?

Nous voilà enfin à la partie que beaucoup d’entre vous préfèrent : les mécanismes et fonctions dans l’organisme !
Le THC et le CBD sont des molécules appartenant à la famille des cannabinoïdes. Les cannabinoïdes sont des molécules capables de se fixer/lier aux récepteurs cannabinoïdes de l’organisme. Pour comprendre ce que sont les récepteurs cannabinoïdes, il est primordial de comprendre ce qu’est le système endocannabinoïde !

Qu’est ce que le système endocannabinoïde ?

Le système endocannabinoïde (SE) est un système qui joue un rôle majeur dans la régulation de la communication neuronale, dans le système immunitaire, reproductif, cardiovasculaire, gastro-intestinal, dans les processus de mémorisation, de l’humeur, sur le système de récompense …
En gros, le SE joue un rôle central de régulation !
Le SE se compose de deux parties : les récepteurs et les ligands.

Les récepteurs

Les récepteurs (en général) sont des composés (protéiques en général) qui fonctionnent comme des boutons ON/OFF (pour imager). Il y en a absolument PARTOUT dans l’organisme et ce sont eux qui régulent les flux hormonaux, les synthèses, les communications neuronales, les échanges chimiques etc.
Pour revenir au SE, les récepteurs du SE sont appelés récepteurs cannabinoïdes. Il en existe 2 principaux : le CB1 et le CB2 !

Le CB1

C’est le récepteur le plus abondant dans le système nerveux central. Ils sont présents au niveau de la membrane pré-synaptique.

(Pour rappel : une synapse est une zone située entre 2 neurones qui permet les échanges chimiques (neurotransmetteurs) entre ces deux neurones. Ce sont elles qui permettent les connexions et communication nerveuses, neurales …)

Les CB1 sont surtout présents dans le cerveau et ils modulent la mémoire, l’humeur, et les différents systèmes végétatifs (cardiovasculaire, reproducteur, gastro-intestinal). En gros, les CB1 ont un profil d’expression large et sont plutôt impliqués dans les effets psychotropes des cannabinoïdes !

Le CB2

Le récepteur CB2 ressemble à 44% au CB1 et il est lui, principalement localisé au niveau du système immunitaire. Son rôle principal est de moduler la migration des cellules immunitaires (amener les cellules immunitaires vers les lieux d’infections) et le relargage des cytokines aussi bien au niveau du système immunitaire qu’au niveau du système nerveux central.  Les CB2 ont donc un profil d’expression beaucoup plus  restreint aux cellules immunitaires et est plutôt impliqué dans les effets immunomodulateurs !

Les ligands

Comme je l’expliquais, les récepteurs peuvent être comparés à un bouton ON/OFF. Les ligands quant à eux sont le doigt qui décide d’appuyer sur ON ou sur OFF. 
Il existe plusieurs types de ligands (agoniste, agoniste partiel, antagoniste et antagoniste inverse) qui ont des effets différents sur les récepteurs. Sans rentrer dans les détails, retenez juste que les ligands agonistes vont conduire à l’activation des récepteurs (activation de la transduction du signal) et les ligands antagonistes vont conduire à l’inactivation des récepteurs (réduction ou arrêt du signal de transduction).
Concernant le SE, il existe des ligands endogènes (synthétisés par l’organisme) et des ligands exogènes (apportés par l’extérieur).
Les ligands endogènes du SE sont donc les endocannabinoïdes. Il en existe 4 : l’anandamide, le virodhamine, le 2-AG et l’oléamide. Il est inutile de rentrer dans les détails de chacun de ces endocannabinoïdes. Tout ce que vous devez retenir,  c’est que ces endocannabinoïdes circulent constamment dans votre organisme et permettent d’assurer les régulations des différents systèmes cités précédemment en activant et désactivant les récepteurs CB1 et CB2 (et d’autres récepteurs également).

 Ce schéma représente simplement comment fonctionne le système endocannabinoïde au niveau synaptique en présence d’endocannabinoïde (EC).

1. Les endocannabinoïdes sont synthétisés “à la demande” dans les neurones post-synaptiques à partir des lipides membranaires. Ils sont ensuite libérés dans la fente synaptique.
2. Les EC vont ensuite se fixer sur les récepteurs CB1 situés au niveau pré-synaptique. C’est ce qu’on appelle la signalisation rétrograde. 
3. Une fois fixés sur les récepteurs CB1, les EC vont inhiber la neurotransmission tant au niveau des synapses excitatrices (celles qui font circuler le glutamate) qu'au niveau des synapses inhibitrices (celles qui font circuler le GABA). 
4. En effet, la fixation des EC sur les CB1 va empêcher l’ouverture des canaux calciques (ceux qui font rentrer le calcium dans la synapse).
5. Ce blocage de l’entrée du calcium va empêcher la migration des vacuoles remplies de neurotransmetteurs (soit GABA soit glutamate selon dans quel type de synapse on se situe) vers la membrane post-synaptique. Il n’y a alors pas libération des neurotransmetteurs dans la fente synaptique et donc aucune neurotransmission n’est possible.

Comment agit le CBD ?

Maintenant que vous comprenez mieux ce qu’est et comment fonctionne le SE, nous pouvons enfin parler du fonctionnement du CBD dans l’organisme.
Le CBD est un cannabinoïde exogène naturel (aussi appelé phytocannabinoïde) tout comme le THC puisqu’ils proviennent d’une plante (naturelle) et d’un apport extérieur (exogène). Néanmoins, vous l’aurez compris, le CBD n’offre pas les mêmes effets que le THC !
Le CBD est dépourvu d’effet stupéfiant et des recherches récentes ont mis en évidence les propriétés anxiolytiques et antipsychotiques de ce cannabinoïde (voir dernière partie).
Le CBD agirait en tant qu’agoniste inverse sur les récepteurs CB1 pour produire ces effets c’est-à-dire qu’il change le récepteur pour le stabiliser et le mettre sous une forme inactive. En gros, il induit une réduction globale du signal de transduction (Pertwee, 2008). Il aurait également une action sur l’inhibition de la recapture et du métabolisme de l’anandamide (endocannabinoïde) ce qui augmenterait son taux dans le LCR (Bisogno et al., 2001) ce qui a été associé à une diminution des symptômes psychotiques (Leweke et al., 2012).
En réalité, le CBD a peu d’affinité de liaison pour les récepteurs CB1 et CB2. En fait, le CBD est capable de moduler d’autres récepteurs non cannabinoïdes. Dans tous les cas, le CBD possède deux actions majeures  dont on va décrire les mécanismes :

1. Il retarde la “recapture” des neurotransmetteurs endogènes (comme l’anandamide)
2. Il augmente ou inhibe la liaison à certains récepteurs

Inhibition ou augmentation de la liaison aux récepteurs

Les récepteurs de la sérotonine
Le CBD, à haute dose, peut activer directement les récepteurs de la sérotonine 5-HT1A (Russo et al., 2005). Ces récepteurs sont impliqués dans les processus biologiques et neurologiques de l’anxiété, de la dépendance, de l’appétit, du sommeil, de la douleur, des nausées et des vomissements. Selon le ligand qui se fixe, ces récepteurs peuvent produire une réponse excitatrice ou inhibitrice.
Sur ces récepteurs, le CBD est un agoniste d’affinité moyenne et permettrait d’augmenter l’expression (le nombre) de ce récepteur. Cela permettrait donc d’induire une réponse inhibitrice plus forte, d’où le rôle anxiolytique. Dans une étude comportementale, l’apport en CBD augmentait le temps passé par les rats dans un labyrinthe (Labyrinthe Elevated Plus). Un même genre de comportement a été observé lorsque l’on utilise des substances anxiolytiques (médicament contre l’anxiété).
(Pour que vous compreniez bien, les tests des labyrinthes en neurobiologie, sont des tests permettant d’identifier certains comportements comme la peur, l’anxiété, la curiosité, la motivation … chez les rats. Un rat ou une souris sont des petits animaux qui ont peur des zones à découvert , avec de la lumière, sans objet pour se cacher etc. Ainsi, un animal anxieux ou stressé, essayera de fuir dans le labyrinthe et donc de trouver la sortie, de se bloquer dans un coin et de ne plus bouger… Un rat “détendu” prendra son temps pour découvrir les lieux et passera donc plus de temps dans le labyrinthe).
Enfin, d’autres études ont également étudié les effets antiallodyniques du CBD (l’allodynie est une sensation de douleur ressentie alors que le stimulus (ce qui provoque la douleur) est normalement indolore). En effet, selon une étude réalisée en 2019, l’activation du système sérotoninergique via les récepteurs 5-HT1A par le CBD, diminuerait la neuropathie diabétique douloureuse (allodynie mécanique) chez le rat. Une seconde étude a montré les effets du CBD dans la diminution des douleurs neuropathiques induites par les traitements chimiothérapiques et médiées par le système des récepteurs 5-HT1A.
Les récepteurs de la dopamine
Le CBD a été proposé comme un agoniste partiel des récepteurs dopaminergiques D2 et D3. Pourquoi partiel ? Car en réalité, le CBD n’agit pas directement sur les récepteurs de la dopamine. Il permettrait d’altérer la signalisation de la dopamine dans le cerveau comme le fait les antipsychotiques. Le CBD permettrait donc d’atténuer les signes et les symptômes de la schizophrénie à des doses cliniques.
Les récepteurs d’adénosine
Cette partie est un peu compliquée à expliquer. C’est pourquoi nous nous attarderons uniquement sur les conclusions émises pour les études effectuées sur ce type de récepteur. 
Une étude réalisée en 2006, a montré que le CBD avait la capacité d’améliorer la signalisation de l’adénosine par l’inhibition de l’absorption et ainsi de fournir un mécanisme de récepteur non cannabinoïde par lequel le CBD peut diminuer l’inflammation.
Pour faire simple : l’adénosine est libérée par les neurones et les cellules gliales. Elle participe aux processus inflammatoires. En effet, les récepteurs A1 et A3 de l’adénosine activent la migration des cellules immunitaires tandis que les récepteurs A2b inhibent cette migration. Ainsi, plus le taux d’adénosine augmente, plus l’inflammation diminue. Or, comme on vient de le dire, le CBD aurait la capacité d’améliorer la signalisation de l’adénosine et donc d’augmenter le taux d’adénosine.
Les récepteurs vanilloïdes
Les récepteurs vanilloïdes sont des canaux ioniques (qui laissent passer des ions). Les TRPV1 font partie de ce type de récepteur. Les TRPV1 sont des nocicepteurs (récepteur à la douleur) qui s’active par les vanilloïdes tels que la capsaïcine présent dans le piment et par un stimulus thermique (44°C ou 34°C lors d’une lésion tissulaire). Lorsque les TRPV1 sont activés, une cascade d’événements chimiques se déclenche entraînant la propagation d’un influx nerveux allant jusqu’au système nerveux central où il sera traduit et interprété comme une réponse de douleur.
Il a été montré que le CBD pouvait se lier aux récepteurs TRPV1, modulant ainsi la perception de la douleur.
De plus, le CBD pourrait également inhiber les courants ioniques au niveau membranaire ce qui pourrait expliquer sa potentielle implication dans le traitement de l’épilepsie et d’autres syndromes d’hyperactivité. Cette capacité à contrôler l’excitabilité de la membrane pourrait expliquer les effets analgésiques du CBD.
Les récepteurs PPARγ
Le CBD est capable d’activer les PPARγ (récepteurs activés par les proliférateurs de peroxysomes, autrement dit des récepteurs qui activent la transcription de gènes cibles).
L’activation des PPARγ par le CBD  pourrait dégrader les plaques amyloïde-bêta impliquées dans le développement de la maladie d’Alzheimer. À partir de là, le CBD pourrait être un traitement potentiel pour réduire les symptômes de cette maladie. En effet, plusieurs essais cliniques ont montré une amélioration significative de la mémoire et de la cognition chez des patients atteints de MA.
Les récepteurs GPR55
Tout comme les récepteurs à la sérotonine, les récepteurs GPR55 sont des récepteurs dits “couplés à la protéine G”.  Le CBD serait un antagoniste de ce récepteur qui module la pression artérielle, la densité osseuse et d’autres processus physiologiques. Les récepteurs GPR55 sont connus pour favoriser la réabsorption osseuse et leur hyperactivité est associée à l’ostéoporose. Le CBD, en agissant comme antagoniste peut permettre de diminuer la résorption osseuse  (perte osseuse). De plus, dans une étude étudiant le CBD synthétique, son administration aurait permis de produire des effets vasodilatateurs, de réduire la pression artérielle et de gérer certains symptômes de la maladie de Parkinson.

Diminution de la recapture des endocannabinoïdes endogènes

Pour faire simple, le CBD est capable d’inhiber l’activité de la FAAH (enzyme capable d’hydrolyser l’anandamide, un endocannabinoïde) ce qui a pour conséquence l’augmentation de la concentration de cannabinoïdes endogènes disponibles pour se lier à leurs récepteurs respectifs (Maione, et al., 2011), (Massi et al., 2007).
Le CBD aurait donc un effet indirect sur les récepteurs cannabinoïdes en raison de l’augmentation des niveaux d’endocannabinoïdes. Cette capacité expliquerait certains des effets médiés par le CBD alors qu’il n’a qu’une faible affinité pour les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2.

Conclusion sur les bénéfices santé du CBD

Vous l’aurez compris, le CBD possède de multiples effets sur l’organisme. Pour vous résumer tout ça, voici un listing des potentiels effets bénéfiques que le CBD peut vous apporter.
Réduction de la douleur/anti-inflammatoire (anti-inflammatoire, douleurs, migraines, fibromyalgie, maladie de Crohn)
Réduction de la tension artérielle (vaso-relaxation)
Réduction des symptômes du stress et de l’anxiété (vertus relaxantes, anti-convulsif, anti-épileptique)
Réduction des insomnies (Monti, 1977), (Carlini & Cunha, 1981), (Suraev et al., 2020).
Antipsychotique (bipolarité, schizophrénie, maladie de Parkinson, symptômes du THC)
Antioxydant (maladies cardiovasculaires, neurodégénératives, vieillissement précoce …)
Anti-vomitif (nausées, vomissement, gênes gastriques)
Satiété (le CBD peut inhiber l’envie de manger)
Acné, dermatite, psoriasis (régulation de la production de sébum et inhibition de la sécheresse cutanée…)
Amélioration du diabète (diabète de type II, diabète de type I) 
NB : Il est important de prendre en compte des variabilités de sensibilité en fonction des personnes. Certaines personnes peuvent être très sensibles au CBD comme d’autres, pas du tout. Il est primordial de tester plusieurs dosages sur vous avant d’être fixé quant aux potentiels effets de cette substance sur vous. 

Quel avenir pour le CBD ?

Depuis quelques années, un groupe de chercheurs appartenant à l’International Cannabinoid Research Society (ICRS) ont fait de grosses avancées concernant l’utilisation des cannabinoïdes à des fins thérapeutiques. Une étude réalisée (McAllister et al., 2007 et 2011) sur le rôle des cannabinoïdes du cannabis dans le cancer du sein a montré des résultats très prometteurs. En effet, le CBD détruirait les cellules cancéreuses du sein en régulant à la baisse un gène qui est impliqué dans plusieurs types d’agressivité du cancer. Le docteur McAllister a d’ailleurs dit :
“Le cannabidiol offre l’espoir d’une thérapie non toxique qui pourrait traiter les formes agressives de cancer sans aucun des effets secondaires douloureux de la chimiothérapie”.
Néanmoins, selon les chercheurs, les meilleurs résultats obtenus étaient ceux combinant le CBD et le THC. En effet, d’autres études avaient déjà montré les avantages thérapeutiques de l’association du CBD et du THC. Malheureusement, ce type d’association pose des problèmes au niveau de la loi puisque le THC est interdit …

Le petit mot de fin...

J'espère que cet article vous a plu et surtout qu'il vous a permis d'en apprendre plus sur le CBD! N'hésitez pas à le partager autour de vous, et si vous avez des questions, l'espace commentaire est ouvert!

Et si vous n'êtes toujours pas convaincus des effets du CBD, vous pouvez aller lire différents avis ou bien regarder ce petit témoignage.

____________________________________________________________

Mots clés secondaires : pourquoi le CBD fait dormir | quel effet a le CBD sur le cerveau | qui peut consommer du CBD | quel CBD pour perdre du poids | quelle dorme de CBD est la plus efficace | où trouver du CBD de qualité | quand utiliser le CBD | comment commencer à prendre du CBD